À 55 ans, Laurent
Klahr n’a jamais fumé une cigarette de sa vie. Mais un jour, en jouant
avec sa fille sur la plage, il a eu une idée : se mettre à vendre des
cendriers de poche. Et pour cause, en France, 40 milliards de mégots
sont jetés par terre chaque année. « Les mégots de cigarette, c’est un
véritable fléau. Devant les bars, dans les rues, on fume et on balance
son mégot. »
La législation anti-tabac se durcit
Le patron de la société
strasbourgeoise Colinter, à la base spécialisée dans le luminaire et
les ampoules, a alors décidé de développer un nouveau marché, celui des
cendriers de poche. « Je me suis dit qu’il y avait un marché à
prendre. »
Surtout que la législation anti-tabac se durcit depuis
quelque temps : à Strasbourg, la Ville avait annoncé en septembre 2017
vouloir lutter contre le jet de mégots. Et avait rappelé à cette
occasion que jeter un détritus sur la voie publique, et donc un mégot,
était punissable d’une amende de 68 euros. « Dans d’autres pays que la
France, en Allemagne ou en Suisse par exemple, les gens sont éduqués
différemment. »
Laurent Klahr s’est donc lancé. « L’idée n’est pas
nouvelle, dans le sens où ce genre de produits existe, mais moi je
voulais trouver quelque chose de solide, qu’on puisse garder sur soi et
qui ait un design sympa. »
Sur le site moncendrier.com, il propose
sept cendriers différents, de forme rectangulaire ou ronde, bleu, rose,
blanc ou gris. Le prix : 5,90 euros.
Laurent Klahr
est plutôt satisfait pour le moment. Depuis fin juin, il en a vendu plus
de 500 et a organisé un grand jeu concours où plus de 4 000 personnes
ont joué. Un succès pour la PME de six salariés qui ne vend pas qu’en
Alsace. « Nos clients sont autant des particuliers que des entreprises
dans toute la France. Certains clients me demandent même si c’est
possible de personnaliser leur cendrier. » Le patron strasbourgeois
pense maintenant proposer ses cendriers à d’autres entreprises comme des
grandes chaînes de distribution, ou même les fabricants de cigarette.
En
juin, la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition
écologique, Brune Poirson a demandé aux industriels du tabac de proposer
des solutions pour lutter contre la pollution des mégots. Car un mégot
met plus de dix ans à disparaître et peut polluer à lui seul 500 litres
d’eau. Laurent Klahr compte donc bien s’adapter à ces changements de
société. Et trouver toujours plus d’idées.
Lien original de l'article : https://www.dna.fr/economie/2018/08/25/jamais-sans-mon-cendrier